Nouvelles du Collège Saint-Jean-Vianney

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De musicien, l'ordinateur se fait artiste visuel

Amélie Gingras est une nouvelle recrue de l’automne, à St-Jean-Vianney. Elle enseigne les arts plastiques à quatre groupes de première secondaire, qu’elle rencontre huit fois par cycle de quinze jours, et l’option arts à un groupe de quatrième secondaire qui bénéficie de quatre cours par cycle.

Après des études collégiales au cégep du Vieux-Montréal, en arts plastiques incluant un volet médiatique, Amélie a poursuivi à l’UQÀM en réalisant un baccalauréat en enseignement des arts visuels et médiatiques, ce qui inclut une formation aux médias, à l’animation et au montage vidéo, à la photo et à l’utilisation de divers logiciels.

Diplôme en poche, Amélie a enseigné pendant deux ans au Pensionnat du Saint-Nom-de-Marie, offrant l’option arts et multimédia et prenant la charge de divers projets reliés aux ordinateurs et aux appareils-photos, pour ensuite faire son entrée chez nous.

Amélie apprécie la diversité que permettent les arts et le multimédia. Elle aime proposer à ses élèves une variété de projets et de matériaux, ce qui leur permet de toucher un petit peut à tout et de développer des compétences dans à peu près tous les volets artistiques.


Le projet : réaliser un flipbook

Au cours de l’automne, la jeune enseignante a proposé à ses groupes de première secondaire de découvrir tous les secrets de l’animation 2D à l’aide du logiciel Flip Boom, inclus dans les ordinateurs Macintosh du laboratoire Apple. Ce logiciel permet de faire de l’animation 2D par la succession de dessins. Une quinzaine de séances de travail au laboratoire était prévue pour mener à bien le projet.

Mais avant tout, un travail en classe était nécessaire : huit périodes ont servi à la préparation. Chaque élève devait d’abord développer un personnage, qui était obligatoirement un animal stylisé : la création se faisait alors par le biais d’un dessin sur papier. Il fallait ensuite développer le thème du film, dans lequel l’animal choisi vivrait un événement inattendu et connaîtrait une fin surprenante. Le personnage, bien sûr, devait évoluer dans un décor... Le créateur ou la créatrice devait donc réfléchir à ce décor et le concevoir.

 
Qu’est-ce qu’un flipbook?

L’invention du folioscope  – le nom français habituellement retenu pour flipbook, même s'il est rarement utilisé – remonte au milieu du dix-neuvième siècle, bien avant la création du cinéma... Le principe du flipbook est de décortiquer le mouvement en plusieurs séquences. Le personnage de base, par exemple, est répété sur un grand nombre d’images, mais chaque fois, on modifie son mouvement très légèrement. Chacune de ces séquences se retrouve sur un feuillet (d’où le terme « folio »), puis les feuillets sont reliés ou agrafés. En les feuilletant rapidement, on recrée le mouvement, c’est-à-dire qu’on voit vraiment l’action se dérouler. Le logiciel Flip Boom utilise donc le même principe : plusieurs dessins sont faits et placés à la suite les uns des autres; le logiciel les fait ensuite défiler et si le travail a été bien organisé, le spectateur ne verra pas plusieurs dessins, mais un film d’animation continu.

L’animation que les jeunes artistes d’Amélie devait préparer devait durer un tout petit dix secondes; pourtant, ces dix secondes représentent soixante dessins différents, c’est-à-dire que six images défilent par seconde. Il s’agit de la vitesse minimale pour que le mouvement soit fluide. Habituellement, dans un dessin animé professionnel, il y a quatre fois plus d’images, soit vingt-quatre par seconde; mais avec six images, l’histoire peut malgré tout bien se suivre... Et soixante images représentent déjà un énorme travail.

Travail préparatoire

Pendant les périodes préparatoires au travail en laboratoire, les élèves ont dû réaliser quelques exercices pour comprendre le mouvement. Ils ont appris comment faire de petites modifications, d’une image à l’autre, pour que, au moment où les images seront animées, on sente un mouvement fluide et qu’on puisse bien voir la continuité d’un dessin à l’autre.

L’enseignante ajoute aussi que ses élèves ont dû travailler les émotions du personnage : comment, par exemple, modifier le visage pour que le public saisisse l’émotion vécue par le personnage. Comme il s’agit d’un film muet, les images devaient être, en elles-mêmes, suffisamment explicites. Si les traits du visage ne varient pas, le film risque de ne pas atteindre pas son but.

Enfin, tout film devant être annoncé, les élèves ont dû réaliser une affiche afin de le publiciser, en mettant en vedette, bien sûr, le personnage principal!

 
Compétences à développer

Il faut bien sûr apprivoiser la souris pour faire des dessins, ce qui ne se fait pas naturellement. La souris demande des habiletés techniques qui ne s’acquièrent pas nécessairement à la première utilisation. Toutefois, explique Amélie, les élèves qui sont à l’aise avec un crayon le sont aussi avec la souris, puisque dans les deux cas, il s’agit de motricité fine. Le niveau de dessin sur le papier comparé à celui à l’ordinateur est ainsi sensiblement le même; on reconnaît à l’écran le style habituel de l’élève.

De plus, comme les élèves sont en première secondaire, il s’agissait d’une première séance de travail au laboratoire informatique. Pour l’enseignante, cela représentait tout un défi, puisque la gestion n’est pas la même qu’en classe : le matériel est coûteux; il faut apprendre aux élèves à le respecter, à l’utiliser de la bonne façon... Par exemple, apprendre quelque chose d’aussi simple que de ne pas mettre les doigts sur l’écran pour montrer son travail à un ami ou à l’enseignante ne va pas de soi pour tous! Les jeunes utilisateurs et utilisatrices apprennent aussi à se familiariser avec diverses commandes qui leur seront toujours utiles, et qu’ils n’ont pas nécessairement acquises auparavant en « jouant » à l’ordinateur ou en clavardant.

Lorsqu’on arrive au laboratoire Apple, il faut aussi tenir compte du fait que si la plupart des élèves ont l’habitude d’utiliser un ordinateur, très peu avaient été en contact auparavant avec un ordinateur MacIntosh, lequel diffère par bien des éléments des autres familles d’ordinateur. Ils sont impressionnés, rapporte Amélie, par son apparence, par le format du clavier, etc. Enfin, les élèves font l’apprentissage du fonctionnement en réseau et des multiples possibilités que cela offre, comparé à l’utilisation d’un ordinateur personnel à la maison.

Après la quinzaine de périodes passées au laboratoire, les élèves ont donc acquis de nombreuses aptitudes et connaissances de l’ordinateur qu’ils pourront ensuite réinvestir dans les autres matières, au fil des ans.

Tout en apprenant à maîtriser le travail avec la souris, les artistes doivent faire appel, pour la production des dessins à l’écran, aux mêmes connaissances que pour tout autre type de dessin : tracés, couleurs, motifs, textures. Pour réussir son travail et faire en sorte que son projet soit visuellement attrayant, l’élève devait être en mesure de bien transposer les connaissances acquises antérieurement en arts plastiques sur ce nouveau média.

 
Les résultats : beaucoup de plaisir et de fierté

Après avoir bien regardé les productions de chacun de ses élèves, Amélie se dit impressionnée par les résultats. Ses jeunes ont fait de l’excellent travail : les dessins se suivent bien, les animations sont réussies et vivantes!

Afin d’illustrer la réalisation d’un projet, l’enseignante a choisi de présenter l’animation réalisée par Camille Truax, du foyer 18. Le dessin ci-dessous est l’affiche réalisée par la jeune artiste pour son court métrage. En cliquant sur le lien sous l’affiche, il est possible de voir « en action » le dessin animé Coup de foudre.

Coupdefoudre.mov

 

Félicitations à tous nos artistes et à Amélie pour ce travail patient, minutieux et amusant!  

 

Marie Douville
Dam'dou rédaction - conception 
 


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