Nouvelles du Collège Saint-Jean-Vianney

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La science en ébullition

En quatrième secondaire, tous les élèves suivent un cours de science et technologie. À St-Jean-Vianney, tous sont également inscrits à un deuxième cours dans ce créneau, intitulé Sciences de l’environnement. Pierre Desrochers, Choucri Massouh et Denis Noury se partagent la tâche d’enseigner ces deux matières aux sept foyers.

Cet automne, les enseignants ont choisi d’offrir à leurs élèves des activités scientifiques hors de l’ordinaire, afin de leur donner l'occasion de rencontrer des chercheuses et chercheurs ayant étudié des sujets très concrets, et aussi pour leur permettre de mieux comprendre des sujets au cœur du quotidien. Ce sont là des moyens efficaces de réaliser que la science n’est pas qu’un sujet de cours à l’école, mais qu’elle a de nombreuses applications dans la vie de la société.


Les Explorateurs scientifiques

La première activité proposée consistait à conduire tous les groupes d’élèves au Cœur des sciences de l’UQÀM pour assister à une conférence dans le cadre du programme Les Explorateurs scientifiques. Là, un scientifique reconnu dans son domaine d’expertise leur a présenté des recherches qu’il a menées dans des coins éloignés de la planète. Ces conférenciers ont l’habitude du jeune public et savent rendre leurs études tout à fait accessibles. De plus, à la fin de leur exposé, ils répondent patiemment à toutes les questions suscitées par leurs propos.

Les « intentions éducatives » de ces conférences sont multiples, peut-on lire dans la fiche pédagogiqe de chaque rencontre. Il s’agit d’abord de permettre aux élèves de « découvrir la science autrement ». En sortant de la classe ou du laboratoire de l’école et en rencontrant des scientifiques universitaires ayant des domaines d’études très concrets et actuels, les jeunes réalisent avec acuité que la science sert réellement à quelque chose.

Les autres objectifs sont aussi très concrets. Il s’agit, dans chaque cas, de transmettre des connaissances pratiques, par exemple sur les impacts de divers polluants sur la santé animale, humaine ou environnementale, ou de la même façon, sur les impacts de la disparition des tourbières au profit des industries minières. Par le biais du récit de leurs explorations et découvertes, les conférenciers ont également pour objectif de conscientiser leurs jeunes publics à diverses problématiques et de susciter leur réflexion.

  • Les tourbières dans les Andes et les polluants en Arctique

Les foyers de quatrième secondaire ont été séparés en deux groupes, et chacun d’eux a pu assister à une conférence. Le 26 octobre, trois foyers sont allés entendre Line Rochefort, de l’Université Laval, alors que les quatre autres ont assisté à la présentation de Jonathan Verreault, de l’UQÀM.

Voici la présentation des scientifiques et de leur sujet de recherche, reproduite à partir des fiches pédagogiques accompagnant chacune des conférences.

 « Protéger les tourbières des Andes », par Line Rochefort, biologiste 

Crédit photo : www.coeurdessciences.uqam.ca

« Biologiste et spécialiste de la restauration des tourbières, Line Rochefort s’est rendue au Pérou pour étudier ces écosystèmes très peu connus. Elle y a notamment découvert des plantes extrêmement rares, que peu de biologistes ou de taxonomistes peuvent identifier. À des altitudes frisant parfois les 4800 mètres, cette aventure scientifique présentait de véritables défis techniques et logistiques, en plus de la nécessaire préparation du corps à l’altitude.

Les tourbières des plateaux arides des Andes péruviennes sont très prisées des populations indigènes non seulement parce qu’elles constituent une source d’eau potable, mais aussi des zones de pâturage pour les animaux. La tourbe de Distichia, typique de ces milieux humides, sert également de combustible pour la cuisson des aliments. Mais ces précieux écosystèmes sont menacés par l’exploitation minière qui les draine, quand elle ne les contamine pas avec ses rejets toxiques.

Line Rochefort viendra parler des tourbières, des importants services écologiques rendus par celle-ci, de la restauration de ces milieux ainsi que de la gestion éco-responsable de ces écosystèmes. » (texte tiré de la Fiche pédagogique)

 « Des polluants migrateurs », par Jonathan Verreault, écotoxicologue 

Crédit photo : www.coeurdessciences.uqam.ca

« Jonathan Verreault possède un baccalauréat en biologie (écologie et zoologie) de l’Université de Tromsø (Norvège) ainsi qu’un doctorat en toxicologie environnementale de l’Institut polaire norvégien. Il a aussi complété un certificat en biologie arctique au Centre universitaire du Svalbard (Longyearbyen, Arctique norvégien). Après deux ans de stage postdoctoral en chimie environnementale et analytique au Centre national de la recherche faunique d’Environnement Canada, il y a poursuivi ses travaux en tant que biologiste-chercheur.

Dr Verreault fait partie du corps professoral du Département des sciences biologiques et est membre régulier du Centre de recherche en toxicologie de l’environnement (TOXEN) depuis 2009. Ses travaux de recherche portent principalement sur les sources, le devenir et les effets des polluants organohalogénés d’intérêt émergent chez les espèces fauniques des régions tempérées et nordiques.

Dans le froid et l’hostilité du climat de l’Arctique norvégien, sur une toute petite île isolée, Jonathan Verreault traque une pollution invisible. Des substances chimiques toxiques, qu’on appelle polluants organiques persistants, ont parcouru des milliers de kilomètres avant de venir s’incruster dans les tissus d’oiseaux et de mammifères, comme le goéland arctique et l’ours polaire. D’où viennent ces polluants? Comment atteignent-ils cette région inhabitée du monde? Quels impacts peuvent-ils avoir sur les écosystèmes? Jonathan Verreault nous parlera de ses recherches sur ces substances hautement toxiques. Des recherches au bout du monde qui demandent une importante logistique et parfois du sang-froid, visites d’ours polaires obligent! » (texte tiré de la Fiche pédagogique)

  • Fiche pédagogique

Comme il s’agit d’une activité visant à permettre aux élèves d’en tirer le maximum de bénéfices, une fiche pédagogique, préparée par Inês Lopes, consultante en éducation, est envoyée à tous les enseignants avant la sortie à l'UQÀM. Dans ce document, des activités sont suggérées pour permettre aux élèves d’acquérir quelques notions de base reliées au contenu de la conférence, afin d’être en mesure de bien suivre l’exposé.

La fiche pédagogique suggère aussi des activités à réaliser lors du retour en classe, par exemple un jeu-questionnaire dont les questions et réponses sont tirées du contenu de la conférence, ou encore la lecture d’articles scientifiques pouvant conduire à des discussions et débats. On propose également des activités de réinvestissement qui permettront aux élèves d’utiliser les connaissances acquises lors des exposés et de pousser plus loin l’exploration, soit sur les sujets présentés, sur les professions reliées à ceux-ci, etc.


Ateliers : l'environnement et le développement durable

Une deuxième activité originale est proposée dans les classes de sciences au cours de cette semaine. Il s’agit d’ateliers organisés par le Centre universitaire de formation en environnement de l’Université de Sherbrooke et animés par des scientifiques universitaires.

Ces ateliers, très bien conçus, occupent chacun une période de classe et sont tous reliés à ce projet d’éducation et de sensibilisation à l’environnement et au développement durable mis sur pied par l’Université de Sherbrooke. Les objectifs généraux du programme sont de faire réaliser aux jeunes l’importance de l’environnement et du développement durable, tout en leur permettant d’acquérir des notions sur ces sujets dont on entend si souvent parler, sans vraiment les comprendre. L’objectif est également de susciter les discussions sur ces sujets, tout en apprenant à écouter les opinions des autres et en menant des débats respectueux. Enfin, les ateliers veulent faire ressortir les actions concrètes qui peuvent être prises pour améliorer l’environnement, actions qui reposent souvent entre les mains de chacune et chacun.

Quatre sujets d’ateliers ont été retenus et présentés aux différents foyers de quatrième secondaire ces jours-ci.

L’état de la planète : cette formation traite de l’empreinte écologique, que les élèves ont pu tester scientifiquement, et des effets du dépassement de la « capacité support de la terre » sur l’environnement, les ressources naturelles, la population, etc. Avec l’animateur, les jeunes doivent chercher des solutions concrètes à ces problèmes.

Les changements climatiques – un sujet qui ne cesse de faire parler de lui! Le formateur clarifie un bon nombre de notions autour de ce sujet, traite de ses causes et conséquences et explique en quoi consiste le protocole de Kyoto, tout en précisant, entre autres, les positions du Québec et du Canada dans ce domaine. Les jeunes sont appelés à se transformer en délégués de divers pays pour négocier un accord concernant la deuxième phase de Kyoto, ce qui conduit le formateur à aborder les solutions concrètes pour contrer les changements climatiques.

La consommation responsable traite de la façon dont on peut « réduire les impacts environnementaux de nos achats ». Le formateur incite les jeunes à faire le point sur leurs habitudes, particulièrement en ce qui concerne les TIC, pour ensuite favoriser un questionnement sur la publicité et sur ce qui pousse à consommer toujours plus. De là, l’animateur familiarise les élèves avec un outil scientifique, l’ACV – l’analyse de cycle de vie, puis les initie à divers moyens de réduire à la source les impacts sur l’environnement et de favoriser les « éco-labels ».

Le développement durable, un autre thème d’actualité. Cet atelier permet aux élèves de comprendre ce que veut dire, exactement, le développement durable, et pourquoi il est essentiel en fonction de l’augmentation de la population mondiale, des injustices dans la répartition des richesses entre les pays et de l’épuisement des ressources naturelles. L’atelier propose d’élaborer des projets concrets de développement durable dans le milieu, tout en explorant des solutions concrètes, au quotidien.

* 

Voilà d’excellentes façons, accessibles à toutes et à tous, peu importe les aptitudes en sciences, de mieux comprendre le monde qui les entoure, de se conscientiser à des problèmes incontournables et d’apprendre à jouer un rôle concret pour sauvegarder leur environnement..., avant qu’il ne soit trop tard.


Sources des photos en vignette :
Jonathan Verreault : http://www.er.uqam.ca/nobel/toxen/membres/jonathan-verreault.1.html
Line
Rochefort : http://www.cen.ulaval.ca/lrochefort.html


Marie Douville

Dam'dou rédaction - conception 


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