Nouvelles du Collège Saint-Jean-Vianney

Nouvelles

Dix petits nègres brûlent les planches...

Une soirée meurtrière réussie!

Tout au long de l’année, une troupe de jeunes comédiens a travaillé ferme, en compagnie du metteur en scène Éric P. Godin, pour préparer la présentation de la pièce Dix petits nègres, d’Agatha Christie. L’une des œuvres les plus meurtrières de la grande romancière, cette pièce nous met en présence de dix personnages, tous coupables, et tous condamnés à mourir... ou presque!

Dans la journée de jeudi, la première partie de la pièce a été présentée, à trois reprises, aux élèves de la première à la troisième secondaire pendant les périodes de PAQ. L’œuvre complète était réservée pour le grand public, vendredi soir. Malheureusement, le public n’était pas très nombreux, et c’est dommage, car le spectacle valait le déplacement. Nos jeunes comédiens ont su rendre, pour la plupart avec grande justesse, cette œuvre d’une auteure dont la réputation n’est plus à faire. La mise en scène dynamique, le suspense de l’histoire et des comédiennes et comédiens qui se donnaient à fond ont permis à l’assistance de passer une bien belle soirée.

Lorsqu’on regarde une pièce de théâtre, on ne peut s’empêcher de faire ressortir les talents de quelques-uns, les faiblesses des autres, de s’accrocher sur de petits détails (comme le joyeux Tony – trop saoul sans doute – qui arrive sur l’île en beaux bas blancs!)... Mais l’œil de la spectatrice, s’il peut s’émerveiller par l’ensemble du travail, ne peut deviner le cheminement que chacun des acteurs a poursuivi tout au long de l’année pour en arriver à ce résultat. Il vaut donc mieux laisser parler le metteur en scène pour bien relativiser ce que notre œil a perçu...


L'oeil du metteur en scène

« Chaque comédienne et comédien, raconte Éric, a fait un cheminement très intéressant dans ce projet. J'avais une très belle troupe cette année et les répétitions étaient un vrai plaisir. Une chose que j'ai bien aimée, c'est que les comédiens ont appris les textes relativement tôt, du moins à 75 %, ce qui nous a permis de faire un bon travail de jeu. L'écoute des conseils était très bonne aussi, ce qui n’est pas toujours le cas. Même si les jeunes ne le laissent pas toujours voir, ils reviennent souvent à la rencontre suivante en ayant appliqué les consignes... »

Les jeunes comédiens et comédiennes ne se sont pas tous présentés, au début de l’année, avec le même bagage ni avec le même talent naturel. Certains ont dû travailler beaucoup plus fort, au fil des répétitions, pour arriver à composer leur rôle et à être à l’aise sur scène. Étonnamment, constate le metteur en scène, ceux qui avaient dès le départ une certaine aisance ont moins tenté de développer leur don, ce qui aurait transformé des résultats déjà très bons en performances hors de l’ordinaire. Éric aurait bien aimé que ces jeunes déjà talentueux à l’automne manifestent une volonté de s’améliorer et de pousser plus loin leur composition.

C’est le cas en particulier d’Hugo Therrien (foyer 17) et de Catherine Lafrenière (foyer 14). Hugo jouait le rôle de Tony Martone, ce jeune chauffard qui boit trop. Hugo a développé un très intéressant personnage d’Italien alcoolique, qui avec son bel accent et son talent, s’attirait la sympathie du public – mais pas celle des autres personnages! Catherine, pour sa part, interprétait une imposante générale McKenzie. Catherine a développé, tant physiquement que vocalement, un personnage assez coloré et bien campé. Tant Hugo que Catherine ont rendu leur rôle avec justesse et bonheur aux yeux du public.

 

« Mais, rappelle Éric, avoir donné un peu plus lors des répétitions, on aurait pu obtenir encore beaucoup mieux. Ces deux comédiens étaient bons au départ ... et n'ont pas suffisamment cheminé en ce qui concerne le développement ». Comme quoi le talent, même lorsqu’il est inné, ne doit jamais être tenu pour acquis et doit toujours être poussé plus loin! Catherine et Hugo, s’ils poursuivent sur leur lancée, pourront devenir de grands comédiens s’ils acceptent de développer au maximum leur potentiel.

 

À l’autre extrême, la comédienne qui a le plus cheminé tout au long de l’année est Laurence Rouleau-Bourgeois (foyer 25), qui jouait la gouvernante Roberta. Éric est fier de dire que Laurence est la plus belle réussite de la troupe côté cheminement. À la première rencontre, en début d’année, Laurence était terriblement timide et fixait constamment le plancher lors des improvisations. Tranquillement, elle a pris de l’assurance et a puisé en elle le courage nécessaire pour se retrouver sur scène et bien remplir son rôle. Bravo!

 

Cassandra Roveto (foyer 31), qui jouait le rôle de Véra Claytone et était donc presque constamment présente sur scène, a pour sa part beaucoup cheminé au niveau de la concentration. Habituée des spectacles, où on l’a souvent vue comme chanteuse, elle avait, comme comédienne, de la difficulté à rester concentrée sur son personnage, rapporte le metteur en scène. De bons efforts, pendant les innombrables répétitions, lui ont permis, vendredi soir, de livrer un deux heures sans failles à ce niveau et de très bien rendre son personnage de secrétaire.

 

Jade Cloutier (foyer 23) a hérité d’un rôle ardu, soit celui de docteure Lewis, une médecin des nerfs qui gagnerait à se soigner elle-même... Il s’agissait d’un personnage difficile à développer puisque le texte, mis à part quelques crises de paniques, ne donnait pas beaucoup d'indications. Jade a fait un bon travail pour développer une « écoute » sur scène, demeurant constamment dans son rôle même lorsqu’elle était silencieuse... Elle a accepté de jouer des moments plus dramatiques, ce qui la mettait mal à l'aise au départ, selon Éric. Jade a vraiment bien rendu son personnage et sa folie avec ses petites pilules a souvent fait rire les spectateurs...  

 

Catherine Michaud (foyer 25) interprétait Émilie Brent, une vieille fille « chialeuse » et pudibonde... Au cours de l’année, Catherine a, elle aussi, travaillé amplement son « écoute » sur scène. Le personnage d’Émilie ne parle pas souvent – et quand il le fait, c’est souvent en criant –, mais il est très longtemps sur scène. Catherine devait « avoir l'air de faire quelque chose dans les silences », dit Éric, ce qui est loin d’être simple. Elle y parvenait très bien... seulement... il faudrait lui apprendre à tricoter!



Caroline Dubuc (foyer 11) jouait le rôle de Marie, la bonne. Selon Éric, Caroline est une comédienne qui a un bon potentiel, ce qu’il regrette de n’avoir pas décelé aux auditions. Le rôle de Marie est très court, puisqu’elle est la première à mourir... Mais en travaillant avec elle pendant l’année, Éric a pu constater à quel point elle se donnait en répétition et était rapide pour assimiler les nouvelles idées, ce qui est un atout pour une comédienne. Pendant les répétitions, Caroline remplaçait les comédiens absents, ce qui lui a permis de montrer sa rapidité d’apprentissage et son talent. Nul doute que nous retrouverons Caroline dans un rôle plus important dans les prochaines années!

 

Éric P. Godin accorde son premier prix d’interprétation à Charlotte Montmarquette (foyer 35), la fameuse juge Malgrave. Même si Charlotte manquait peut-être un peu de profondeur dans le double jeu nécessaire à son personnage, elle a su développer un bel ensemble de qualités : présence sur scène, travail de diction et de projection, jeu physique, déplacements précis, beaucoup de nuances dans les répliques, jeu non verbal pendant les scènes pour amuser les spectateurs qui savaient dès le départ qu’elle était la coupable des meurtres, mémorisation d’un très long texte, etc. Charlotte a su se donner à fond et brillamment pendant les répétitions, ce qui bien sûr a produit un excellent résultat sous les feux de la rampe...
 

Enfin, Éric partage son deuxième prix entre Rémy Lacombe (foyer 34) et Annie-Kim Fournier (foyer 13). Rémy interprétait le beau capitaine Philippe Lombard, un « mâle » charmeur... Selon Éric, Rémy a dû travailler très fort pour évoluer dans son rôle, qui demandait beaucoup de présence en scène. Il a bien développé son personnage avec la troupe. Sur scène, Rémy a joué son rôle avec une aisance impressionnante, rendant avec justesse le personnage d’homme mature et aventurier.

 

Annie-Kim jouait Blore, un personnage qui arrive d’abord déguisé en petit homme rondelet, lequel finit par être démasqué et se transforme en jeune détective. Ce personnage demandait d'accepter du jeu plus « placé » que celui des autres comédiens : déplacements précis, jeu physique et de composition, et beaucoup de nuances dans les répliques. Annie-Kim a fait du très bon travail pour ce qui touche l'interprétation et la concentration. Éric a beaucoup apprécié sa présence sur scène, sans jamais décrocher de son rôle, ainsi que son jeu non verbal, lequel est toujours tellement important, peu importe la pièce. Le personnage de Blore demandait aussi du timing pour certaines réparties : Annie-Kim devait être bien concentrée pour donner sa réplique à des moments précis pour que le gag fonctionne, et elle y est parvenue à force de travail.


Équipe technique

L’équipe technique qui a collaboré à la réalisation des Dix petits nègres se composait de :

Alexandre Chevalier (17) et Simon Lemieux (18);
Lysanne Renaud (34) et Shanna Sarrazin-Laverdure (34);
Francis Bonin (36) et Pier-Luc Lemieux (38);
Kariane Lebel-Richardson (42) et Audrey Lebel-Richardson (46).


Félicitations à toute la troupe, à l’équipe technique et à Éric P. Godin pour cette très belle réalisation! 


 Marie Douville

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