Nouvelles du Collège Saint-Jean-Vianney

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Pérou : témoignage d’une stagiaire

Catherine Michaud, du foyer 33,
nous livre son témoignage très touchant à la suite
du stage d’initiation à l’entraide humanitaire
vécu ce printemps au Pérou

Dans le voyage au Pérou, j’ai beaucoup appris sur moi, sur mes limites et mes réactions devant certains événements. J’ai toujours eu de la misère avec les adieux. Là-bas, chaque fois qu’on partait d’un organisme, c’était une petite épreuve pour moi. On s’attache tellement vite à ces jeunes. Ils développent une confiance en nous vraiment rapidement. C’est impressionnant.

J’ai vécu un adieu assez difficile. J’avais passé la journée avec un enfant de 5 ans dans un organisme. Au moment de partir, il ne voulait pas me laisser aller; il pleurait, il criait. C’était dur de ne pas pleurer devant lui. Je me sentais tellement mal, j’avais l’impression d’avoir apporté plus de peine que de bonheur. Dans le retour sur l’expérience, mes accompagnateurs m’ont expliqué que cet enfant allait sûrement se souvenir davantage de la joie que je lui avais donnée dans la journée.

On fait ce voyage en voulant donner et apporter à ces jeunes; pourtant, on n’a tellement pas l’impression de donner, mais seulement de recevoir. Les enfants m’ont tellement apporté. Ils m’ont montré la vie d’une autre façon.

L’activité de rue a été mon expérience préférée. Voir des jeunes de 7 ans dans la rue, ça fait quelque chose. Voir une fille se faire agripper par la nuque par un homme, c’est quelque chose. Surtout quand tu es à côté et que tu vois ça et que tu ne peux RIEN faire. Rien. Je me sentais tellement impuissante.

Après, on est allé s’asseoir en cercle pour dessiner. Bon, j’avoue qu’au début, j’étais un peu sceptique, mais après quelques minutes, j’ai regardé autour de moi. Et j’ai vu des enfants de 7 à 19 ans; des gars, des filles; des Péruviens, des Canadiens qui souriaient, parlaient, riaient et dessinaient ensemble. Tout le monde a partagé une petite heure de bonheur. Une heure, ce n’est pas beaucoup. En une heure, tu ne peux pas sauver tous ces jeunes. Mais si au moins, en une heure, j’ai pu leur apporter du bonheur, alors je suis fière du travail que j’ai accompli. Pourtant, concrètement, je n’ai pas fait grand-chose : je me suis assise, j’ai regardé, je les ai écoutés, j’ai souri et j’ai espéré qu’ils s’en sortent. Je n’oublierai jamais cette soirée.

J’ai beaucoup appris au Pérou. J’ai appris que j’étais encore plus choyée dans la vie que je ne le pensais. J’ai appris que la vie n’était pas toujours juste. J’ai appris qu’il fallait toujours espérer, car rien n’est impossible. J’ai appris qu’il fallait toujours vivre la vie à 100% parce que tu ne sais jamais ce qui va arriver. J’ai appris beaucoup sur moi. J’ai appris qu’en deux semaines, on ne pouvait pas changer le monde. J’ai appris que les jeunes trouvaient encore le sourire après tout ce qu’ils ont pu vivre. J’ai appris que la richesse n’était pas seulement dans l’argent, mais beaucoup plus dans nos cœurs. J’ai appris que la pauvreté, ce n’est pas seulement des photos. J’ai appris que ces jeunes ont juste besoin de quelqu’un qui va les écouter. J’ai appris qu’ils avaient beaucoup d’amour à donner. J’ai appris que je pouvais créer des liens avec des enfants en trois heures. J’ai appris que même si ces gens n’ont pas grand-chose, ils sont prêts à tout donner.

J’ai appris que des enfants resteront toujours des enfants.

J’ai appris beaucoup de choses en deux semaines, mais j’ai encore tellement à apprendre.

Merci. Merci beaucoup. Je ne pourrais jamais oublier ce voyage. Ce merveilleux voyage.

 

Catherine


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