Nouvelles du Collège Saint-Jean-Vianney

Nouvelles

Conseil étudiant 2010-2011 : transformer le quotidien

Le 27 septembre avait lieu l’élection très attendue d’un conseil étudiant pour l’année 2010-2011. Deux équipes étaient en lice et selon l’animateur à la vie étudiante, Éric Deguire, la campagne électorale a été tout à fait cordiale et sympathique. « Les deux formations se sont encouragées et lors de nos rencontres, le rire était toujours au rendez-vous », dit-il. L'équipe défaite, animée par Catherine Michaud, s'est montrée bonne joueuse et a chaleureusement félicité ses adversaires.

L’équipe gagnante, baptisée Le choix du président, est formée de cinq élèves dynamiques, apparaissant de gauche à droite sur la photo en vignette :

 Valérie Dubé (47) :  vice-présidente à la vie pédagogique;
 Jeannie Lauzon (56) :  trésorière;
 Félix Pipon-Lavoie (47) :  président;
 Karine Desrochers (42) :  vice-présidente à la vie étudiante;
 Malaïka Antoine (31) :   secrétaire.


La semaine dernière, notre envoyé spécial, Patrick Plante, a rencontré les membres du conseil étudiant pour connaître leurs impressions et projets, après un premier mois de travail.

 
Cinq membres actifs au collège

Malaïka, la plus jeune, brise la glace. Depuis son arrivée au collège, elle s’est surtout intéressée au domaine sportif, faisant partie de l’équipe de volleyball en première et deuxième secondaire. Karine est davantage attirée par le côté artistique; elle fait d’ailleurs partie de la troupe de théâtre. À l’extérieur, les sports retiennent son attention, puisqu’elle est monitrice de soccer et de natation auprès des enfants.

Jeannie, seule représentante de la cinquième secondaire, fait partie de l’équipe de flagfootball depuis son arrivée au collège. Le monde du football l’intéresse tellement qu’elle est aussi placière lors des matchs des Alouettes de Montréal. Également sportive, Valérie a fait partie d’équipes interscolaires pendant ses trois premières années au collège; une blessure l’a malheureusement forcée à réduire les activités sportives et à chercher d’autres façons de s’engager, bien qu’elle continue, à l’extérieur, à évoluer dans le monde du soccer.

Enfin, Félix s’implique au collège de diverses façons, et tout particulièrement dans l’équipe d’improvisation où il connaît beaucoup de succès. Il a fait partie du conseil étudiant l’an dernier et souhaite se réaliser réellement dans ce domaine.


Pourquoi se regrouper pour former le conseil étudiant?

Au départ, la raison était bien simple. Une seule équipe s’était manifestée pour former le prochain conseil, ce qui enlevait tout intérêt à une campagne électorale, à la préparation de discours, etc. Valérie admet qu’elle a agit en quelque sorte sur un coup de tête, pour forcer la compétition. Elle en a parlé à son amie Jeannie, finissante, en lui disant que pour elle, c’était le temps ou jamais d’agir. Toutes deux se sont entendues et ont décidé de bâtir une équipe.

Elles ont fait le tour de la salle de récré... et ont déniché deux autres membres : elles connaissaient un peu Félix et Valérie, et elles trouvaient très positif de recruter ces deux personnes, davantage impliquées dans le domaine artistique. Jeannie s’explique ainsi : « On ne voulait pas juste être un groupe de sportifs, on voulait un peu de tout dans le comité, pour représenter vraiment tout le monde du collège ».

Enfin, la cinquième membre, Malaïka, avait fait les premiers pas dès l’annonce des élections, en donnant son nom à Éric Deguire, lui disant son désir de faire partie d’une équipe. Éric l’a présentée aux quatre autres, que Malaïka connaissait déjà de réputation, et la chimie a opéré.

 
Un but commun

Les cinq partenaires ont un but en commun : réaliser des changements au quotidien, à court terme, afin d'améliorer le climat du collège. Karine le précise de belle façon : « Cette année, on veut vraiment que ça change, alors on s’implique personnellement dans ce projet-là. » La campagne électorale s’est déroulée simplement, « de façon un peu bric-à-brac, souligne Félix, mais tellement amusante ». Les candidats ont dressé la liste de toutes leurs idées, des changements qui leur semblaient réalisables. Avec ça, ils ont concocté un discours pour les élèves... et ça a marché!

 
Changer la vie au quotidien, à court terme...

Les exemples fusent, et on réalise, en entendant les réponses, que le conseil n’est pas pris de court quand on lui pose la question.

Ainsi, on parle de prendre en main le dossier « micro-ondes » : travailler à ce projet pour faire en sorte que davantage de fours soient disponibles à la cafétéria, pour réduire les files d’attente le midi... Ou encore, on veut améliorer l’ambiance de la salle de récré en diffusant de la musique – et déjà, ce projet se réalise, le vendredi midi, avec un grand succès.

On souhaite aussi organiser des activités nouvelles pendant les périodes de dîner. Les candidats ont promis la tenue de tournois, tout au long de l’année... Dès les premières semaines de leur mandat, les membres du C. E. ont planché sur la logistique de l’organisation de tournois qui seront proposés aux deux cycles, avec la création d’équipes qui s’affronteront... uniquement pour le plaisir!

Les 8 et 9 novembre prochain, lors de la période consacrée au changement de PAQ, ils iront rencontrer toutes les classes pour annoncer les compétitions à venir. Il sera question de tournois sportifs – volleyball, basket, et peut-être badminton, soccer et flagfootball; également d’un tournoi d’improvisation, une activité très populaire au collège; mais surtout, premier en liste, d’un défi pour le moins original – le « tournoi Mario Kart » –, qui devrait débuter à la fin de novembre...

Parmi les autres promesses électorales, il y avait également le retour de la maison hantée, une tradition maintenant bien implantée pour l’Halloween, mais dans un format plus grand que dans le passé. En effet, le succès de la maison hantée est toujours si important que le local de pastorale, où elle s’installait normalement, ne convenait plus... Promesse réalisée : le conseil a déménagé la maison dans l’auditorium, permettant une circulation beaucoup plus facile, moins d’attente, et encore plus d’horreurs! Mission accomplie!


Un projet de « bal »...

Le conseil étudiant mijote un projet tout nouveau, dont il parle avec enthousiasme... Il s’agit d’organiser un « bal », c’est-à-dire une soirée de danse pour le deuxième cycle... C’est un projet très ambitieux, qui demandera beaucoup de travail de réflexion et de préparation minutieuse pour convaincre la direction et le comité de parents du bien-fondé de l’activité et pour leur prouver que tout est prévu pour que la soirée se déroule sans anicroche. Il faut, dit le président, « présenter un produit qui a du bon sens ».

Déjà, les cinq compères ont eu à préparer un bon nombre d’arguments pour obtenir un premier soutien pour leur projet. Ils rêvent en fait de créer une nouvelle tradition au collège, de proposer une soirée qui enchantera tellement les participants, les membres de la direction et du comité de parents, qu’il sera tout simple, dans le futur, de répéter cette fête une fois par année. Ils aimeraient, soulignent-ils, « avoir la fierté de dire, plus tard, cette tradition-là, c’est notre conseil qui l’a lancée! » Et Félix ajoute : « L’école secondaire, c’est un souvenir; c’est avec des événements comme ça qu’on va avoir des souvenirs... J’aimerais ça, un jour, raconter ça à mes enfants, surtout s’ils viennent au collège! » Un projet à court terme, mais une vision à long terme!

Les prochaines rencontres du conseil étudiant seront donc consacrées, en bonne partie, à l’élaboration de la présentation très détaillée du projet. Nombreux seront les élèves à attendre impatiemment des nouvelles de ce projet inédit!

 
La pression...

La pression s’impose d’elle-même, puisque le C. E. a à cœur de réaliser ses promesses et d’apporter quelque chose de nouveau. Déjà, sa présence du C. E. se fait remarquer, grâce à l’animation musicale du vendredi midi. Les commentaires reçus encouragent le conseil à continuer d’agir : « J’ai aimé que le monde vienne me voir, souligne Jeannie, et me dise : 'merci, on voit que vous êtes vraiment là'. »

Malaïka remarque que plusieurs lui font des suggestions d’actions qui pourraient être entreprises par le comité, et elle réalise déjà qu’il n’est pas possible de tout faire. Entre les suggestions reçues et les idées que le conseil a déjà en tête, il faut faire des choix, ce qui peut entraîner des déceptions. La pression, cette fois, vient d’un certain « chantage », alors que des élèves, par exemple, lui disent : « si tu n’organises pas 'ça', je ne te parlerai plus... » Difficile, satisfaire l'électorat!

 
Et le pouvoir...

Année après année, de nombreux élèves se disent que le conseil étudiant ne sert pas à grand-chose, que rien de concret ne se fait... Félix, qui était dans le conseil l’an dernier, admet avoir eu l’impression que le conseil ne pouvait pas vraiment agir, qu’il n’obtenait pas ce qu’il voulait... et pourtant...

Pourtant, le jeune président fait maintenant un constat important, qui mérite d’être retenu... Il déclare :

« Cette année, c’est étrange, mais on dirait que plus on veut, plus on peut faire des choses... Plus on s’implique, plus ça nous décide à faire les démarches nécessaires... Lorsqu’on veut à tout prix que des projets se concrétisent, ça marche! »

Et il fait une autre découverte : « Les directeurs ne sont pas fermés. Je me rends compte que dans le passé, les idées ne se rendaient jamais en haut. C’est comme s’il n’y avait personne pour dire : 'si je veux que ce projet-là marche, je vais m’en occuper'. Ce ne sont pas les directeurs qui vont monter le projet, ce sont les élèves du conseil. »

Jeannie poursuit la prise de conscience : « Peut-être que dans le passé, quand les élèves se faisaient dire non, ils arrêtaient tout. Nous, on s’est déjà fait dire non pour un projet, et ça nous a poussés à trouver d’autres arguments, des meilleurs, afin de prouver aux directeurs qu’on veut vraiment réaliser le projet, sans qu’ils puissent trouver de mauvais côtés et nous dire non. On est très persévérant. »

Bien sûr, malgré ce qu’en dit le C. E., l’histoire du collège est parsemée d’élèves qui ont déjà réalisé d’excellents projets... Avec sa détermination, le conseil étudiant 2010-2011 saura sûrement bien emboîter le pas!

Valérie, Jeannie, Félix, Karine et Malaïka

 
L’expérience du C. E. et l’avenir

Patrick Plante a demandé aux cinq élèves croyaient que l’expérience qu’ils acquièrent cette année dans le C. E. leur sera utile plus tard. Malaïka est persuadée que cela démontrera qu’elle est capable de prendre des responsabilités. De plus, elle apprend à bien travailler en équipe, à gérer des projets, ce qui ne nuit pas... Karine ajoute qu’elle développe la capacité de mieux s’intégrer à une équipe pour organiser des projets. Elle découvre qu’elle peut prendre sa place dans un groupe, s’affirmer. Et elle constate que la vie en équipe favorise la persévérance : « Des fois, je me dis en moi-même : 'ça marchera pas', mais au C. E., on n’est pas là pour se dire ça; on veut que ça marche, alors ensemble, on va de l’avant. »

Être membre d’un conseil étudiant, c’est donc une expérience de plus, qui permet de toucher à plein de choses... Et une « belle petite ligne dans le C.V. », comme Patrick l'a rappelé à ces jeunes dynamiques; une petite ligne qui pourrait faire dire, à un éventuel employeur : « voilà un jeune qui n’a pas eu peur de s’impliquer au secondaire ».

 
Leur
vision de St-Jean-Vianney

L’entrevue se termine sur cette question plus difficile : le collège, pour eux?... Malaïka est à nouveau la première à répondre... Au primaire, avoue-t-elle, « j’étais une trouble maker; il fallait que je change de caractère »... Alors en arrivant ici, elle a trouvé ça « très sec » quand elle a vu l’uniforme, les règlements... Elle se disait : « c’est pas moi, ça! ». Mais avec les années, sa vision a changé et aujourd’hui, elle aime réellement son expérience...

Karine admet d’abord que le collège, c’est un lieu sérieux, puisque c’est une école..., mais elle aime que le midi, « il y ait des belles activités qui nous permettent de décompresser ». Avec le conseil, elle souhaite en ajouter de nouvelles, pour permettre à plus de monde de participer. Elle souhaite contribuer à dégêner un peu les gens et leur donner le goût de s’impliquer... Elle affirme fièrement qu’elle aime le collège et que c’est pour ça qu’elle a voulu faire partie du C. E. « Je veux rendre l’école encore meilleure, plus joyeuse. Je veux que les gens disent : 'c’était le fun ce qu’on a fait ce midi!' »

Jeannie se souvient qu’au début, l’école lui paraissait « fabuleuse », pleine d’activités. Avec le temps, elle a vu les « petits côtés moyens, comme partout ». Son souhait, c’est d’aider les élèves à être bien au collège, « surtout en secondaire 3, 4, les années où ça ne nous tente pas toujours d’aller à l’école, qu’il faut vraiment être boostés pour y aller... » Lorsqu’on insiste pour qu’elle parle de son expérience personnelle à St-Jean-Vianney, de ce qu’elle retiendra de ses cinq années, elle affirme qu’elle a travaillé dur pour réussir, et que c’est ce qu’elle a apprécié. Elle insiste, par exemple, pour dire à quel point, les enseignants ne négligent aucun aspect des programmes, et même les enrichissent, afin que les jeunes soient tout à fait prêts pour le cégep. Elle ajoute : « J’aime que l’enseignement au collège ne soit pas 'botché' et que les profs soient vraiment stricts. Si je me compare à mes amis qui vont à l’école publique, je me sens vraiment mieux préparée pour le cégep. »

Jennie souligne aussi l’importance de toutes les activités mises en œuvre pour intégrer les élèves depuis la première secondaire. Elle raconte : « Je suis une personne très gênée. En secondaire 1, j’ai commencé à jouer dans l’équipe de flag, et ça m’a dégênée, même si c’était difficile... J’ai développé la confiance en moi. » Valérie insiste aussi sur la socialisation : « Au collège, plus tu t’impliques, plus tu vas avoir de connaissances et plus tu vas connaître de personnes différentes; c’est tout ça qui va t’aider. »


Le mot de la fin pour le président...

« Ça m’énerve ceux qui disent que c’est plate, l’école, se lever le matin, et qu’on fait ça pour rien. Ce n’est pas vrai. Un jour je vais peut-être me réveiller seul au monde... Je vais me rendre compte que tous mes amis et tout le monde avec qui je faisais juste parler au secondaire me manquent. Je pense que c’est ce que je vais retenir de l’école : toutes ces expériences qui m’ont mis en contact avec des gens auxquels je n’aurais jamais parlé autrement... »

Socialisation, persévérance, projets concrets pour améliorer la vie : leçons pour le monde politique?  

Marie Douville
Dam'dou rédaction - conception
 


Partagez cette nouvelle

RETOUR