Tout le monde a déjà entendu parler du monstre du Loch Ness. Les monstres de chez nous sont parfois moins connus... Memphré habite – ou habiterait – le lac Memphrémagog, Ashuaps a élu domicile dans le lac Saint-Jean et le charmant Ponik hante les eaux du lac Pohénégamook. Dans les trois cas, au fil des ans, des témoins ont relaté leur « rencontre » avec ces créatures...

Dans le cadre du cours Science et technologie de l’environnement de quatrième secondaire, les élèves ont eu à aborder ce phénomène et surtout à répondre à cette question très scientifique : les prétendus monstres de nos lacs pourraient-ils réellement vivre dans ces lacs? Ou plutôt, en tenant compte de toutes les composantes biologiques de ces eaux, les monstres y trouveraient-ils suffisamment de nourriture pour répondre à leurs besoins?

　
Mise en situation

Les enseignants Pierre Desrochers et Denis Noury ont proposé à leurs élèves la mise en contexte suivante : alors qu'un organisme prépare une exposition sur les contes et légendes du Québec, il demande la collaboration d’une équipe de biologistes pour présenter des documents scientifiques qui démontreraient, calculs et explications à l’appui, que les monstres « connus » pourraient ou ne pourraient pas survivre dans les lacs où on croit les avoir vus...

Deux rôles ont été attribués aux élèves, placés en équipe de deux : d’abord, on leur a demandé, en tant que biologiste de la vie aquatique, d’effectuer les études nécessaires pour vérifier si la quantité de nourriture du lac choisi est suffisante ou non. Ensuite, chaque équipe s’est faite conceptrice, afin de réaliser un diaporama expliquant les résultats de l’étude et incluant une courte vidéo.

　
Les données

Les enseignants ont fourni aux élèves toutes les données nécessaires pour réaliser « l’étude de cas », soit les caractéristiques et les besoins des monstres... Ainsi, on affirme dès le départ qu’en fonction de la taille qu’on accorde à Memphré et ses compères (environ 12 mètres), ils auraient besoin pour se nourrir de 7,7 kg de nourriture quotidiennement. On remet également aux scientifiques les données concernant la chaîne alimentaire retenue pour le travail et des données indispensables, telles que la dimension du lac et sa profondeur moyenne, la composition de son écosystème, l’épaisseur de la « zone euphotique » (la zone de pénétration de la lumière), la concentration en chlorophylle, etc.

À partir de toutes ces données, les élèves devaient faire le point sur leurs connaissances de base dans ce domaine en répondant à un grand nombre de questions. Ils devaient établir le bilan des notions et éléments qu’ils ont en main, et déterminer ceux qu’ils devaient chercher ou calculer. Ainsi se préparent toutes les grandes études scientifiques...

　
Les recherches

Les équipes de scientifiques devaient déterminer clairement l’écosystème du lac étudié et les relations trophiques qui s’y vivent, c’est-à-dire qu’ils doivent présenter chaque maillon de la chaîne alimentaire du lac et déterminer à quel maillon (niveau trophique) se situe le monstre. Ils doivent ensuite effectuer de nombreux calculs, par exemple la superficie du lac en mètres carrés, le volume d’eau dans la zone de pénétration de la lumière, la quantité de nourriture disponible pour chaque maillon de la chaîne, les transferts de nourriture à l’intérieur de la chaîne en tenant compte des pertes d’énergie, etc.

Pour enfin savoir si un monstre peut y vivre, il faut déterminer la quantité de nourriture disponible pour chacun des types de monstre, selon qu’il est planctonivore ou carnivore, en tenant compte de la compétition, c’est-à-dire de tous les autres êtres qui vivent dans le lac... Ainsi, en se basant sur des calculs scientifiques, les biologistes peuvent conclure sur la possibilité ou non de l’existence de Memphré, Ashuaps ou Ponik dans nos lacs.

　
Les logiciels KeyNote et iMovie

Données scientifiques en main, les chercheurs deviennent concepteurs afin de présenter visuellement ces résultats tout en les rendant compréhensibles pour les visiteurs de l’exposition. Ils doivent inclure dans cette présentation une vidéo qui pourra prendre divers aspects, au gré de leur imagination : bulletin de nouvelles, témoignages de gens qui ont « vu » le monstre, exposé d’un scientifique, etc.

Après plusieurs périodes de classe passées à effectuer les calculs et faire les recherches, les élèves ont envahi le laboratoire Apple pour effectuer cette deuxième partie du travail. Ils ont eu à utiliser le logiciel KeyNote, qui ressemble au PowerPoint, tout en étant, selon l’enseignant Pierre Desrochers, plus facile d’utilisation, particulièrement pour insérer des séquences vidéos. En fait, sur les appareils Apple, comme nous l’avons déjà mentionné lors des projets en musique et en art, plusieurs logiciels sont intégrés à l’appareil par le fabricant, et tous ces logiciels fonctionnent en grande convivialité.

L’avantage de travailler sur Apple, dans le cas de cette présentation, était donc de permettre aux élèves de découvrir à la fois KeyNote et iMovie. Ce dernier logiciel permet de faire le montage d’un film, d’y ajouter des arrière-plans, de faire des transitions entre les scènes, etc. Ensuite, simplement en « glissant » le fichier, le film peut se retrouver dans la présentation KeyNote! Les grands écrans et la performance incroyable des ordinateurs sont aussi des aspects attirants du laboratoire Apple.

Les élèves ont passé six périodes au laboratoire Apple. À tour de rôle, chaque équipe s’est rendue à la salle multimédia de la bibliothèque pour réaliser la séquence vidéo d’une durée maximale de cinq minutes à inclure dans sa présentation. Le scénario détaillé avait d’abord été préparé, avec illustration de chaque séquence et dialogues. Le film était tourné devant un fond vert, ce qui permettait ensuite, aisément, de le remplacer par l’arrière-plan choisi : studio de nouvelles, photos du lac, représentation du monstre... Les élèves étaient filmés par l’un des techniciens de laboratoire, Denis Chénard ou Gilles Roberge. À la fin de chaque période, le technicien en informatique, Dominic Loyer, transférait les films sur CD pour ensuite les remettre aux équipes.

Au laboratoire Apple, tous les ordinateurs sont reliés en réseau et le travail d’équipe en est facilité. Chacun des membres de l’équipe peut travailler sur une section de la présentation et l’enregistrer dans un dossier commun qui permet à chacun d’accéder au document immédiatement.

　
Alors, vivent-ils?

Les jeunes scientifiques ont réalisé un travail de recherche impressionnant, et les résultats sont étonnants. Toutes et tous ont pris leur rôle au sérieux et ont produit des présentations et vidéos dont ils n’auraient pas à rougir, s’ils se retrouvaient réellement dans une exposition sur les contes et légendes du Québec...

Quant à savoir si les nombreuses équipes de chercheurs et chercheuses ont conclu à la possibilité de l’existence d’un monstre dans l’un ou l’autre des lacs, les réponses sont nombreuses... Le lien ci-dessous vous permettra de voir deux des réponses présentées par nos scientifiques...:

http://edu.csjv.ca/groups/sciencesettechnosec4/

Si les réponses scientifiques ne vous conviennent pas, il est toujours possible de s’installer sur un quai ou dans une chaloupe, et d’attendre patiemment... Vous aurez peut-être une surprise! 

Memphré venu rendre visite à un ami!

Marie Douville
Dam'dou rédaction - conception